Vanuatu

Archipel océanien comptant plus de 80 îles, le Vanuatu est particulièrement vulnérable aux risques climatiques et aux catastrophes naturelles, ce qui fragilise sa population et son économie. Partenaire du Vanuatu depuis 1961, l’AFD y concentre aujourd’hui son action autour de quatre axes majeurs : l’action climatique et la biodiversité, la jeunesse, la santé et la gestion des déchets.

Contexte

Composé de 83 îles totalisant 12 190 km² de terres émergées, situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Vanuatu comptait près de 330 000 habitants en 2024. Jusqu’à fin 2020, le Vanuatu était l’un des quatre pays les moins avancés (PMA) en Océanie. Petite économie avec un PIB d’environ 1,6 milliard d’euros et une dette externe estimée à 48,6 % du PIB en 2024, le pays offre peu de possibilités de croissance durable.

Reposant sur le tourisme et les services, l’agriculture et la pêche, son économie demeure fragile face à l’isolement géographique, la dispersion de la population et la faiblesse des infrastructures.

Le Vanuatu figure parmi les pays les plus exposés aux risques climatiques et aux catastrophes naturelles. Des catastrophes majeures frappent régulièrement le pays, comme le cyclone Pam qui a détruit une grande partie des infrastructures en 2015, le cyclone Harold en 2020, ou encore le « double cyclone » Judy et Kevin en 2023. Enfin, le séisme de décembre 2024 (magnitude 7,3) a provoqué des dégâts humains et matériels énormes, menant au déplacement de populations et du centre-ville de Port-Vila, la capitale.

Dans ce contexte, le développement du pays nécessite un effort continu pour renforcer la résilience climatique, améliorer l’accès aux services publics essentiels et préserver un environnement naturel d’une richesse exceptionnelle.

Partenaire historique du Vanuatu depuis 1961, l’AFD est d’abord intervenue en faveur d’investissements dans le secteur aérien, dans une logique d’appui à l’aménagement du territoire et au développement économique et touristique de l’archipel, ainsi que dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’eau.

Aujourd’hui, pour contribuer à un développement durable, inclusif et résilient de l’archipel, l’AFD appuie son action au Vanuatu sur des projets bilatéraux et régionaux structurés autour de quatre grands axes :

Le climat et la biodiversité, avec des projets d’adaptation aux risques climatiques, d’atténuation, de protection des écosystèmes et de gestion et réponses aux crises ;
la jeunesse et l’éducation, via l’appui à l’Université nationale du Vanuatu ;
la santé, au travers de la réhabilitation et l’équipement de centres de santé, la formation du personnel infirmier et le renforcement des capacités du ministère de la santé, ainsi que des initiatives régionales améliorant la surveillance sanitaire ;
la gestion des déchets, essentielle à la transition écologique et à la qualité de vie des Vanuatais.

L'activité de l'AFD au Vanuatu est rattachée à la direction régionale océan Pacifique.

Notre approche

Contribuer à rendre le Vanuatu moins vulnérable, par des actions fortes axées sur le climat, la santé, la jeunesse et la transition environnementale.

Pays particulièrement à risque, le Vanuatu a déclaré l’état d’urgence climatique en 2022. L’AFD accompagne le pays dans son adaptation et sa résilience au changement climatique.

Le Vanuatu bénéficie, comme la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis et Futuna, du programme régional CLIPSSA, lancé par l’AFD, l’IRD et Météo France en 2021. Il permet de développer pour la première fois des données scientifiques sur le climat futur à l’échelle des territoires insulaires et d’analyser les impacts sur l’agriculture et l’eau en les mettant en perspective avec les savoirs locaux, l’objectif étant d’appuyer les stratégies d’adaptation.

L’Initiative multibailleurs Kiwa finance des projets d’adaptation au changement climatique s’appuyant sur les solutions fondées sur la nature. Trois projets sont en cours au Vanuatu, dont le projet Kiwa ResiCo, mis en œuvre par l’IAC dans les neuf îles les plus peuplées du Vanuatu et dans les îles Loyauté (Nouvelle-Calédonie). Il vise à renforcer la résilience des communautés rurales, en particulier celle des femmes, en réhabilitant l’agroforesterie.

Grâce à la Plateforme d’intervention régionale pour l’océan Pacifique Sud – PIROPS de la Croix-Rouge française, l’AFD appuie la préparation et la réponse aux catastrophes dans le Pacifique en dotant les sociétés nationales de la Croix-Rouge – dont celle du Vanuatu – de moyens humains, matériels et logistiques pour agir face aux crises climatiques et naturelles. Cette plateforme s’inscrit plus largement dans le projet Trois Océans.

L’AFD accompagne le Vanuatu dans le renforcement durable de son système de santé, afin d’améliorer l’accès aux soins, la prévention et la capacité du pays à répondre aux crises sanitaires.

Lancé en 2025, le projet HASAP vise à améliorer l’accès à la santé primaire dans l’archipel. Il cible l’île de Pentecôte, où il permettra de réhabiliter et équiper deux centres de santé et un dispensaire, notamment le centre de santé de Melsisi – qui avait été gravement endommagé par le cyclone Harold et couvre un bassin de 5 000 habitants. Le projet comprend également un volet important de formation des infirmiers au niveau national, ainsi qu’un appui technique au ministère de la Santé.

Le Vanuatu bénéficie également du programme ROSSP (Réseau océanien de surveillance en santé publique), mis en œuvre par la Communauté du Pacifique et financé par l’AFD. Au Vanuatu, ROSSP contribue à la sécurité sanitaire nationale en fournissant par exemple un soutien technique pour transporter des substances infectieuses, répondre aux épidémies, séquencer l’ADN, ou encore mettre en place des systèmes d'alerte précoce pour les maladies liées au climat.

Enfin, le programme DIRECCT+, délégué par l’Union européenne et achevé en 2024, a financé une base de données des personnes en situation de handicap, pour faciliter leur prise en compte en cas de catastrophe naturelle.

38 % de la population vanuataise a moins de 15 ans, et cette jeunesse constitue un levier majeur de développement. Pour accompagner cette dynamique, l’AFD concentre son action sur le renforcement du système éducatif et la montée en compétences des nouvelles générations.

L’AFD accompagne l’Université nationale de Vanuatu (UNV) pour favoriser le développement d’un enseignement supérieur bilingue de qualité et faciliter l’insertion économique et sociale des jeunes. Ce projet porte autant sur le bâti (construction du campus universitaire) que sur l’accompagnement des équipes de l’UNV pour développer l’offre de formation, en lien avec les besoins du marché du travail.

Grâce au programme DIRECCT+, l’ensemble des étudiants et de la communauté éducative de l’Université nationale de Vanuatu (UNV) ont un accès opérationnel aux outils numériques, grâce à 215 ordinateurs, des salles spécialement équipées et des formations dédiées à la pédagogie en ligne.

Enfin, l’AFD a financé la construction de la Maison des Francophonies, fruit d’une coopération décentralisée avec la commune de Dumbéa (Nouvelle-Calédonie) qui a ouvert ses portes en 2025. Ce lieu de culture offre des opportunités de découverte et d’expression à la jeunesse de Port-Vila.

En interdisant la fabrication, l’importation et l’usage des sacs plastique, pailles en plastique et boîtes en polystyrène dès 2018, le Vanuatu s’est positionné comme leader global de lutte contre la pollution plastique. Cependant, la gestion des déchets constitue toujours un défi environnemental et sanitaire majeur au Vanuatu, en particulier dans les zones urbaines comme Port-Vila et Luganville.

Le Vanuatu bénéficie du projet régional SWAP, financé par l’AFD et mis en œuvre par le Programme régional océanien pour l’environnement (PROE), qui soutient la mise en place de politiques de gestion intégrée des déchets dans le Pacifique. Concentré sur quatre thématiques (huiles usagées, décharges, déchets métalliques et déchets marins), ce programme contribue à renforcer les capacités locales, à promouvoir des pratiques de tri, de collecte et de recyclage plus efficaces et à favoriser l’émergence de solutions circulaires adaptées aux réalités insulaires.

SWAP a déjà permis de mettre en place des campagnes de ramassage de déchets sur les plages, de faciliter l’accès aux déchetteries sue les îles d’Efate et de Santo et de concrétiser un projet de traitement des huiles usagées par pyrolyse.