Ouganda

La croissance démographique en Ouganda, particulièrement dans les zones urbaines, exerce une pression croissante sur les systèmes d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement. La part de la population ayant accès à un service d’assainissement demeure très faible, avec des conséquences importantes en matière de salubrité, de santé publique, de protection de l’environnement et de préservation de la biodiversité.

Avec près de 400 millions d’euros de projets en cours, le portefeuille « eau et assainissement » représente plus de 50 % de l’activité de l’AFD en Ouganda. L’AFD accompagne notamment :

• L’amélioration de la desserte en eau et de l’assainissement dans le Grand Kampala, incluant la construction de la station de traitement de Katosi (160 000 m³/jour), inaugurée en juillet 2021 et dont l’extension est en cours d’étude, la mise en service en octobre 2024 de la station de traitement des boues de vidange de Nakulongo, l’extension du réseau de distribution d’eau dans le nord de Kampala (120 km), l’installation de 2 600 bornes fontaines à prépaiement et de 64 toilettes publiques ;
• Un projet d’approvisionnement en eau potable dans le Sud-Ouest du pays, au bénéfice des villes de Mbarara et Masaka, comprenant la construction de nouvelles stations de traitement (rivière Kagera et lac Victoria) et des conduites d’adduction associées ;
• Un projet eau et assainissement dans le district rural d’Isingiro (300 000 habitants) et pour les réfugiés des camps de Nakivale et Orushinga (environ 200 000 réfugiés), incluant un réseau de distribution d’eau et des infrastructures d’assainissement. La part du financement dédiée aux réfugiés est assurée par une subvention de l’Union européenne, dont la mise en œuvre est déléguée à l’AFD.

Une étude de faisabilité est par ailleurs en cours pour le développement des infrastructures d’eau et d’assainissement dans les villes de Fort Portal, Hoima et Lira.

L’Ouganda reste l’un des pays africains où le taux d’accès à l’électricité est parmi les plus faibles, avec environ 60 % de la population ayant accès à une source d’électricité fin 2024, dont seulement 28 % raccordée au réseau national, malgré un important potentiel hydroélectrique.

L’AFD contribue à l’amélioration de l’accès à une énergie fiable et durable à travers plusieurs projets :

• Sécuriser la capacité de production d’énergie renouvelable, via la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Kiira-Nalubaale (380 MW), première centrale construite en Ouganda, en cofinancement avec  l’Union Européenne et la Banque Européenne d’Investissement ;
• Renforcer le réseau de transport d’électricité, avec la construction d’une ligne haute tension entre les villes de Masaka et Mbarara, en cofinancement avec la  KfW Development Bank ;
• Promouvoir l’accès à l’électricité en zones rurales, en cofinancement avec l’Union européenne, grâce à l’extension du réseau de distribution et au financement des branchements domestiques : 40 000 connexions réalisées fin 2024 et 40 000 supplémentaires en cours de déploiement ;
• Encourager des modes de  cuisson propre, afin de réduire l’usage du charbon de bois, améliorer l’efficacité énergétique des équipements de cuisson et contribuer à la préservation de l’environnement et à la santé publique.

Le gouvernement ougandais a fait de la création d’emplois et du développement du secteur privé l’une des priorités centrales de sa  Vision 2040. 

En fournissant des lignes de crédit et une assistance technique à des institutions financières locales, l’AFD soutient indirectement la création d’emplois, en particulier pour les femmes, les jeunes et les populations rurales, grâce à un meilleur accès au crédit dans plusieurs secteurs :

• les petits agriculteurs et les coopératives, via Pearl Bank et Uganda Development Bank ;
• environ 1 000 jeunes et femmes entrepreneurs, via Pride Bank ;
• plusieurs centaines d’entrepreneurs ayant le statut de réfugiés, aux côtés de Mercy Corps, Ugafode et VisionFund.

Parallèlement, Proparco, filiale du Groupe AFD dédiée au secteur privé, intervient en Ouganda au moyen de prêts commerciaux, de prises de participation et de garanties destinés à faciliter l’investissement privé et à soutenir le développement du tissu entrepreneurial.

En raison de sa forte dépendance à l’agriculture pluviale et d’une croissance démographique soutenue qui accentue la pression sur les ressources naturelles, l’Ouganda compte parmi les pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Tous les projets de l’AFD intègrent désormais systématiquement les enjeux climatiques dans leur conception, en particulier dans les secteurs de l’eau et de l’énergie.

Parallèlement, l’AFD accompagne les autorités ougandaises et le secteur privé dans la gestion des défis liés au changement climatique à travers :

• la prise en compte du climat dans la conception et la mise en œuvre des projets financés, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’énergie ;
• la promotion d’une agriculture « verte » et résiliente, via des lignes de crédit et une assistance technique dédiées aux petits agriculteurs ;
• le soutien à la diffusion de solutions de cuisson propre et à la réduction progressive de l’usage du charbon de bois ;
• le développement de la finance verte et l’intégration des enjeux climatiques dans l’analyse des projets, au moyen d’une assistance technique apportée à la National Planning Authority.